Musée du Désert

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Autour de l’Assemblée

André Chamson

Le centenaire de la naissance d’André Chamson (1900-1983) a sa place au Musée du Désert.

Archiviste de formation - il fut Directeur général des Archives Nationales de 1959 à 1971 -, André Chamson acquit la célébrité par ses romans historiques. Son œuvre romanesque, qui lui valut d’entrer à l’Académie française en 1956, a donné une dimension nationale non seulement à l’histoire, mais aussi à la psychologie des Cévennes protestantes. Ainsi Roux le Bandit, en 1925, dessine le portrait du " déserteur pour la foi " pendant la Guerre de 1914. Plus tard, le siècle de la Révocation et du Désert va lui inspirer une suite de romans qui reconstruiront l’épopée de la liberté de conscience dressée contre l’oppression : La Superbe, en 1967, c’est la galère sur laquelle rament et souffrent les galériens pour la foi ; La Tour de Constance, en 1970, c’est la tour des prisonnières dont nous chantons la Complainte, la tour où est inscrite dans la pierre la devise de l’écrivain, " Résister " ; Castanet, le camisard de l’Aigoual, en 1979, c’est le prédicant du Désert roué vif ; Catinat, en 1982, c’est l’un des chefs camisards, rude rebelle supplicié en chantant un psaume.

André Chamson avait pris la parole sept fois dans les Assemblées du Désert (1935, 1954, 1958, 1967, 1972, 1975 et 1979). La première allocution, alors que s’approchait la guerre, avait été une exaltation de l’idée de résistance, celle de 1975 fit revivre l’esprit du Désert et la dernière restitua un sens au message des petits prophètes cévenols. A chaque fois, c’est la liberté de conscience qu’André Chamson mettait en récit, en tressant entre elles autobiographie, mémoire familiale et mémoire du peuple protestant.

Les trois premiers discours avaient déjà été publiés en 1959. André Chamson les avait fait précéder de ces quelques lignes :

[R[" Je suis de ce pays autant qu’on peut l’être. Les miens l’ont habité depuis toujours. Au-delà de mon père et de ma mère, j’y vois se dresser derrière moi le front des quatre - les deux aïeuls et les deux aïeules - , le front des huit, le front des seize, celui des soixante-quatre, des cent vingt-huit, des deux cent cinquante-six...

" Au-delà de ces Chamson qui naquirent vers 1670, de ces travailleurs de terre et de ces artisans qui tissaient le drap et le cadis dans les hautes vallées des Cévennes, c’est dans une confusion d’incendies et de massacres que je perds la trace de mes anciens. Le dernier dont j’entrevois le visage a fini sa vie aux galères. Ce tutoyeur de Dieu a suivi le destin des hommes de sa province. Ceux qui l’ont précédé ne sont plus, pour moi, qu’une immense foule anonyme, mais je sais qu’ils étaient là, depuis des centaines d’années ".]R]

3Retrouvez les Discours au Désert d’André Chamson...3

- 1935 - Commémoration de la Révocation de l’Edit de Nantes
- 1954 - Commémoration des Camisards et de Roland "La grande tribulation"
- 1958 - La Bible "En lisant le Livre"
- 1967 - La Réformation et Luther
- 1972 - La Saint Barthélémy
- 1975 - L’esprit du Désert
- 1979 - Les prophètes des Cévennes