Focus sur un ex-libris biblique météorologique

Focus sur un ex-libris biblique météorologique :

Voici un ex-libris biblique sur les aléas climatiques dont nous sommes aujourd’hui encore témoins. Il s’agit d’un Nouveau Testament édité par la Société Biblique Protestante de Paris en 1826 et acheté, il y a peu sur un marché aux puces par un membre des Amis du Musée et enregistré dans nos collections sous la cote LB764. C’est le type même de Nouveau Testament qui était offert à la fin du catéchisme tout au long du 19ème siècle. Celui-ci nous le confirme par la note de la 1ère page : "Offert à Louis Mendre, le 30 mars 1834, jour de sa première communion, par M. Casimir Pourtalier pasteur de l’église de Monoblet (Gard)".

En plus des indications de propriété que l’on retrouve fréquemment : "Ce livre appartient à monsieur Louis Mendre de la commune de Vabres canton de Lasalle arrondissement Du Vigan département du Gard. Je vous prie que s’il vient à se perdre vous ferez plaisir de le rendre. Je vous salue". Nous y trouvons sur plusieurs pages et au travers de plusieurs générations (de 1842 à 1967) des relations d’épisodes climatiques extraordinaires. Nous en avons extrait quelques-uns : "Dans l’année 1842 le douze avril tombé avec de la neige, au moins un pan et demi ce qui nous avez bien étonné que personne d’ici n’avez jamais eu vu". Nous y reviendrons plus bas. Et celui-ci dont certains se souviennent peut-être : "Février 1956 température très basse tous les oliviers gelés la plupart à couper ras du sol. Vieljeu Marguerite petite fille de Louis Mendre, née le 2 février 1894". Marguerite habite à ce moment-là à Anduze (Gard) et 2 ans plus tard elle sera le témoin d’un de ces épisodes que l’on qualifiait alors de séculaire : "Mardi 30 septembre 1958, Anduze Gard. Crue du Gardon sans précédent, pluie torrentielle de 2 heures de l’après-midi à 6 heures du soir. L’eau à envahi les bas quartiers avec une rapidité effrayante. Temple 1m50 d’eau. Les riverains ont vécu des heures d’Apocalypse, arbres arrachés, terrains emportés, plaies béantes d’ici de là, pylônes tordus, nombreux ponts emportés. 34 morts la plupart des gens surpris dans leur voiture sur les routes. Des semaines ont été employées à débarrasser les villes d’une boue ignoble, mais devant ce désastre, une fraternelle solidarité de tous les Français et jusque dans les pays éloignés, et dont l’élan a produit une abondance de secours vraiment bouleversante. Vieljeu Marguerite".

Pour Marguerite, au-delà de la catastrophe c’est la solidarité qui est "bouleversante", un beau témoignage d’Espérance pour nous aujourd’hui.